La vie n’a jamais été aussi rapide et le temps aussi précieux. Plus le temps d’aller au travail à pied ou de flâner avec des amis tout un après-midi. Nous sommes conditionnés pour répondre rapidement à des stimuli qui occupent une grande partie de notre espace vital et utilisons chaque instant de libre pour répondre aux mails et autres messages des réseaux sociaux. Nous sommes sans cesse sollicités par des canaux électroniques qui nous amènent à des rythmes de vie de plus en plus rapide.
Les terminaux mobiles sont utilisés comme un prolongement de l’esprit humain qui a l’image de ces machines rapides se doit de répondre dans une quasi-immédiateté. Les sources d’information sont aujourd’hui multiples et dans une société ou l’instantané a pris le dessus, notre cerveau conditionné, ne sais plus attendre.
L’omniprésence des nouvelles technologies
Les technologies de l’instantané sont partout et la tendance n’est pas prête de s’inverser : lunettes intelligentes, Smartphones, montres connectées et désormais l’informatique des vêtements qui captent notre rythme cardiaque et nous rend compte immédiatement des moindres défaillances de notre corps. Ces technologies nous apportent toujours plus et nous lui en continuons de lui en demander d’avantage. Ce n’est pas nouveau, la vie s’accélère au rythme de la modernisation depuis de très nombreuses années, mais l’accélération des technologies est aujourd’hui beaucoup plus forte qu’avant.
Des rapports avec les autres en pleine mutation
Avec l’avènement des nouvelles technologies de communication (réseaux sociaux, email…) de nouveaux types de rapports sociaux se mettent en place. Ces relations relèvent d’avantage de l’éphémère, de la sensation et de l’instant présent que du long terme et du sentiment.
Les liens sociaux sont plus nombreux et plus faciles à établir qu’avant mais ils sont aussi plus fragiles. Ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’on a vue apparaître le « speed dating », pendant lequel chaque participant ne dispose que de 7 minutes pour se faire une opinion de l’autre. Dans un domaine où la confiance et l’amour sont centraux, l’échange éphémère est une fois de plus mis en avant.
La part prise par l’immédiateté sur les valeurs de longs termes est aujourd’hui plus sans conteste plus importante.
L’achat n’est plus réfléchit mais compulsif et l’environnement quotidien, à défaut d’être conçu pour durer, devient jetable et renouvelable. L’urgent l’emporte sur ce qui est important.
L’obligation d’aller plus vite
L’accélération de la vie n’est pas dû à une démarche ludique mais constitue dans certains cas un moyen de survivre dans une société ou l’argent est roi. Ainsi les marchés financiers se doivent de réagir au plus vite pour donner des ordres de vente et d’achat de titres en bourse. Pour y parvenir, ces systèmes automatisés se doivent d’être de plus en plus rapides. Dans l’entreprise, les besoins de productivité pousse les salariés à exploiter des systèmes informatiques les plus complets et rapides car c’est en gagnant du temps que l’on gagne de l’argent. Dans une même journée l’être humain doit accomplir beaucoup plus de tâches en bien moins de temps qu’autrefois et lorsqu’il n’est pas assez rapide, il est remplacé par des machines. Lorsqu’il suit le mouvement, il doit interagir avec des systèmes beaucoup plus rapides que lui. L’accélération du rythme de la vie est donc issue de la conjonction de l’avènement des nouvelles technologies de communication et du triomphe du capitalisme financier. Nous travaillons de plus en plus dans des entreprises à « grande vitesse ».
Les pathologies liées à l’accélération du rythme de la vie
Les angoisses engendrées par les pressions exercées pour obtenir des résultats rapides sont très intenses. Dans une société où le dépassement de soi n’est plus un idéal mais la norme, l’individu se doit d’être hyper performant et hyper réactif.
De nombreuses personnes ont intégré ce mode de fonctionnement et restent connectées en permanence. Elles saturent à force de sollicitations permanentes et parfois « pètent » les plombs ou sombrent dans la déprime sous la pression et le stress quotidiens.
Les symptômes sont multiples et les personnes qui se sentent extrêmement nerveuses et irritables sont de plus en plus nombreuses. Elles changent d’humeur brutalement, se mettent à prendre des risques inconsidérés pour se remplir de sensations de vitesse ou sont sujettes à des troubles anxiogènes (faîte le test de personnalité êtes-vous de nature anxieuse). Une explication réside peut-être dans le fait que l’accélération de la vie, activerait les neurones dopaminergiques, sensibles à ce qui est nouveau, intense et gratifiant. Or la dopamine est associée à la dépendance et à la récompense, notamment dans les addictions. Notre cerveau deviendrait-il dépendant de l’accélération qui lui procurerait du plaisir ?
La vitesse serait donc au cerveau ce que le sucre est à l’estomac : une source de plaisir immédiat, mais pas forcément bonne pour la santé et la performance.
Le stress provoqué par un monde toujours plus rapide diminue la capacité à patienter du cerveau. De plus en plus habitué à obtenir ce qu’il veut sans délai, notre cerveau s’adapte à cette rapidité et la nécessité d’attendre est mal vécue. Ainsi, attendre qu’une machine termine un traitement ou attendre son tour à un guichet est mal accepté car, conditionnés à aller plus vite, il nous est devenu difficile d’attendre. Selon ces neurobiologistes, le stress, en agissant par le biais de l’hypothalamus, de l’hypophyse et des glandes surrénales, a un effet sur le système dopaminergique actif lorsque nous choisissons les gratifications rapides. Par ce truchement, il réduirait les capacités d’attente des individus.
Le fait d’avoir tout très vite n’est sans doute pas sans impact sur la mémoire. Aujourd’hui une requête permet d’avoir immédiatement une réponse, les smartphones comprennent certaines de nos questions auxquelles ils répondent instantanément. Les systèmes embarqués de type GPS font que la bonne direction est indiquée en temps réel sans que l’on ait à chercher sur une carte. Nous n’avons de moins en moins besoin de solliciter notre mémoire dont les capacités pourraient diminuer faute d’être entrainée.
Les théories de la décélération de la vie
En effet, notre cerveau hyper sollicité a besoin de repos. Ces instants activent que si nous ne faisons rien et ne pensons à rien de particulier. Ce mécanisme joueraient un rôle essentiel et permettrait â nos pensées de se réorganiser, se relier, se répartir dans les différentes zones de notre mémoire. Privilégier un retour au calme, à la lenteur constitue un moyen de soulager l’esprit. La méditation est une voie que suivent de nombreuses personnes pour gérer leur stress et se recentrer sur elles-mêmes. Prendre son temps ne signifie pas se priver de plaisir et il faut juste réapprendre à regarder, à communiquer pour tisser des liens qui durent.
A l’instar de la théorie de la décroissance qui lutte contre les dérives consumérisme, on assiste à des mouvements de décélération contemporaine comme ceux de la « science lente » ou de la « slow food ». Ces mouvements ne s’opposent pas à la vitesse et à la performance mais ils militent pour une vie plus lente, qui laisse au gens le temps de se connaitre, de réfléchir.
A nous de retrouver la patience de résister à la tentation.
L être humain accepte et assimile plus facilement les avancées technologiques que par le passé. Je pense que ceux qui souffrent le plus de sont les moins jeunes car les générations Y parviennt sans difficulté a traiter en parallèle toutes ces informations
Vous voulez faire fortune ? Ouvrez un centre pour dé-stresser et surtout prévoyez grands car il va y avoir beaucoup de clients d’ici les 10 années qui viennent !
Il y a plusieurs façon de voir les choses même si je suis complètement d’accord avec le fond de cet article. Soit on considère que l’on vit dans une société « marche ou crève » que l’on subit, soit on réclame nous même cette accélération du rythme de vie. Je pense que les plus jeunes sont plutôt dans la seconde option