L’Intellivision est une console de jeux vidéo lancée par Mattel en 1979. Le développement de la console a débuté en 1978, moins d’un an après l’introduction de son principal concurrent, l’Atari 2600, le mot intellivision est un raccourci de « télévision intelligente ».
La première année, Mattel vendit 175 000 consoles, pour atteindre un volume de plus de 3 millions d’unités. 19 jeux furent commercialisés la première année pour atteindre 125 jeux au total.
La console sortit dans l’ensemble des États-Unis en 1980 au prix de 299 $ et avec le jeu Las Vegas Blackjack. Ce fut l’un des rares jeux de l’époque qui constituait une menace sérieuse face à la domination d’Atari.
À cette époque, tous les jeux de l’Intellivision étaient développés par des sociétés tierces. Se rendant compte de la manne financière que représentaient la vente de logiciels, Mattel constitua son propre groupe interne de développement de logiciels en veillant à garder ses programmeurs, plus connus sous le nom des « Blue Sky Rangers », loin de son rival Atari.
Cette console de deuxième génération présentait des graphismes et des qualités sonores supérieurs à ceux du VCS, un point que Mattel a rapidement mis en avant dans une campagne de marketing très agressive. En 1982, la machine était vendue à 2 millions d’exemplaires.
Un module de voix fut ajouté, mais il était cher et disposait de peu de mémoire, seule quatre titres l’utilisaient.
En 1982, un modèle à moindre coût, l’intellivision II, a été mis sur le marché, il était beaucoup plus petit et moins cher à produire, il intégrait également une ROM modifiée pour verrouiller les logiciels tiers sans licence issus de la concurrence croissante. L’Intellivision II comportait des joysticks détachables et commutateur de système permettant de jouer aux jeux de l’Atari 2600.
À l’époque, beaucoup d’utilisateurs réclamaient la sortie d’un clavier et une mise à jour permettant un fonctionnement de type ordinateur. Cette mise à jour « imminente » selon Mattel ne vit jamais le jour pour des raisons budgetaire et Mattel aurait été poursuivi par la Securities and Exchange Commission du gouvernement des États-Unis pour « non-production » de la mise à jour promise.
Le clavier quant à lui fut vendu par correspondance. Quatre mille unités de ces Blue Whales, également appelés Intelliputers, furent vendues.
Fin 1983, la division électronique de Mattel a enregistré des centaines de millions de pertes dues à la baisse des ventes, à la concurrence accrue et au manque de gros titres. La division a fermé ses portes en 1984.
Peu de temps après, Terry Valeski, un ancien directeur de Mattel, a acheté tous les droits, et lancé une nouvelle entreprise : INTV Corp.
Il a continué d’écouler les stocks au détail mais cette fois par correspondance. Lorsque les stocks furent épuisés, INTV Corp. présenta une nouvelle console baptisée INTV System III. Cette unité était en fait un relooking de la console Intellivision originale (cette unité a par la suite été rebaptisée système Super Pro).
En plus du développement matériel, INTV Corp. continua de réaliser de nouveaux jeux, publiant quelques nouveaux titres chaque année. Finalement, la production fut arrêtée en 1991.
Caractéristiques techniques :
- Processeur 16 bits General Instrument CP1610 cadencé à ~895 kHz
- 371 octets de mémoire vive
- Résolution de 160 pixels de large par 196 pixels de haut (5 × 4 pixels TV font un pixel Intellivision)
- Palette de 16 couleurs, pouvant être toutes affichées simultanément
- 8 sprites d’une taille de 8 × 8 ou 8 × 16 pixels (avec différentes possibilités de symétries et de modification d’échelle)
- 3 voies sonores, avec 1 générateur de bruit (puce audio GI AY-3-8914)
- Contrôleurs de jeu
- Clavier 12 boutons (0 – 9, Clear et Enter)
- 4 boutons latéraux (dont deux sont physiquement connectés, faisant en réalité trois boutons distincts)
- Disque directionnel, capable de détecter 16 directions