L’évolution des produits d’hygiène menstruelle, depuis les versions lavables du 19ème siècle jusqu’aux produits jetables actuels, a engendré un défi environnemental majeur : une serviette hygiénique conventionnelle contient jusqu’à 90% de plastique. Avec 800 millions de personnes menstruées quotidiennement, l’impact écologique est considérable.
Face à ce constat, l’ONG Sparśa, affiliée à NIDISI (Népal-Europe), a développé une solution novatrice : des serviettes hygiéniques biodégradables utilisant les fibres de tiges de bananier. Ces arbres, qui ne produisent qu’une fois dans leur vie, génèrent 45-50 kg de fibres d’écorce par récolte. La conception intègre trois couches écologiques : fibres de banane (couche absorbante), coton non tissé indien (surface) et bioplastique d’amidon de maïs local (base).
Au-delà de l’aspect environnemental, Sparśa combat activement la stigmatisation des menstruations au Népal. Les bénéfices non réinvestis financent des programmes d’éducation menstruelle et de défense des droits des femmes. L’organisation collabore également avec le PlantPad Consortium de Stanford, un réseau international œuvrant pour démocratiser l’accès aux protections périodiques durables.
La reconnaissance du projet s’est confirmée lorsque Dipisha Bhujel, co-fondatrice de Sparśa, a reçu le Iris Project’s Stem Prize. L’organisation ambitionne désormais de partager librement ses recherches et méthodologies pour inspirer d’autres initiatives écologiques similaires à travers le monde.
Cette innovation allie ainsi préservation environnementale, accessibilité économique et éducation menstruelle, proposant une solution globale à des enjeux sanitaires et écologiques majeurs.