Voici comment le spinkler, ce gicleur que l’on trouve un peu partout dans nos plafonds, a évolué depuis le 19ème siècle.
Les spinklers automatiques sont utilisés depuis 1874. Au début de la révolution industrielle, les usines de fabrication ont commencé à évoluer. Le nombre d’usines a beaucoup augmenté tout comme leur surface. Les valeurs des matériels et des stocks augmentaient elles aussi et les dommages causés par un incendie devenaient très vite critique. Tout ceci a dopé la fabrication de systèmes protections et les premiers systèmes étaient constitués de tuyaux perforés qui courraient le long du plafond. En cas d’incendie, l’eau était pulvérisée ce qui permettait aux services d’urgence d’envoyer de l’eau directement depuis l’intérieur des bâtiments. À cette époque, les opérations de lutte contre les incendies étaient principalement des opérations extérieures, les appareils respiratoires autonomes n’avaient pas encore vu le jour.
L’inconvénient de ces systèmes était qu’ils étaient fabriqués en allié opéré et que les trous se bouchaient à cause de la rouille et de la saleté, le modèle de distribution de l’eau n’était quant à lui pas optimal.
Une évolution du tuyau perforé consista à recouvrir les tuyaux avec du goudron pour protéger les trous. Quand un feu se déclarait le goudron fondrait et découvrait les trous directement au-dessus des flammes. Les systèmes de tuyauterie se sont également améliorés permettant de meilleurs résultats. Cependant le temps de réaction du système était trop important, le goudron mettait trop de temps à libérer l’eau.
Des sprinklers furent par la suite employés, leurs têtes métalliques étaient perforées afin de laisser passer l’eau. Ces premiers modèles assuraient une meilleure distribution de l’eau. Malheureusement, ces têtes n’étaient qu’une amélioration mineure par rapport aux tuyaux perforés. Encore une fois, le temps de déclenchement du système de protection était trop long et l’envoi trop tardif de l’eau engendrait des dommages importants.
Aux États-Unis, un changement législatif portant sur le code des bâtiments accéléra le déploiement de système de protection incendie. Les sprinklers automatiques étaient devenus obligatoire dans les sous-sols de grands magasins, dans les bâtiments municipaux. Quelques décennies plus tard, ce fut le tour des immeubles de grande hauteur.
Les ingénieurs utilisaient la plupart du temps des gicleurs automatiques dans les niveaux sous-terrain parce que le feu y était particulièrement difficile à combattre. Certains bâtiments disposaient des deux systèmes ce qui posait problème car l’eau issue des tuyaux perforés mouillait les têtes de gicleurs ce qui pouvait empêcher l’ouverture du sprinkler automatique. Les systèmes à base de tuyau perforé furent démantelés progressivement.
Par la suite, les têtes de sprinklers à commande thermique furent développées. Le premier brevet fut déposé en 1872 par Phillip W. Pratt. Des cordons et un fusible maintenaient les vannes fermées avec un levier à ressort. En s’élevant jusqu’au plafond, la chaleur du feu réchauffe l’ampoule ou le fusible. En éclatant, ces derniers libèrent l’eau à l’aplomb du foyer. La tête de l’arroseur tournait sous la pression de l’eau et la projetait en cercle.
Les années qui suivirent apportèrent bon nombre d’améliorations au système.
Henry S. Parmelee est un des premiers pionniers du développement des têtes de sprinkler. En 1878, Parmelee développa une tête de sprinkler appelée «modèle n ° 5». C’était une tête de sprinkler soudée avec un capuchon en laiton sur un déflecteur de turbine en rotation. En 1892, Charles E. Buell mis au point une tête de sprinkler utilisant un déflecteur de dents, qui est similaire aux déflecteurs sur les têtes de sprinkler modernes.
Au cours de ces premières années, il y eut beaucoup d’innovation allant dans le sens d’un équipement efficace, fiable et économique.
En 1906, George I. Rockwood breveta une tête de sprinkler composée d’un fusible en quatre pièces. Ce modèle est par la suite devenu un pilier des arroseurs Rockwood dans les années 1950 et même après.
Les sprinklers ont continué à évoluer au fil des années. Les déflecteurs furent conçus pour pulvériser 60% de l’eau vers le base tandis que 40% de l’eau orientés vers les bois constituant le plafond
Dès les années 1920, de nouvelles têtes d’ampoules firent leur apparition. Elles étaient en verre quartzoïde.
Certains modèles de sprinklers furent combinés à des systèmes de chauffage. Ils utilisaient le système pour le chauffage, par temps extrême, en faisant passer de la vapeur ou de l’eau chaude dans les conduites principales d’alimentation du circuit anti incendie. Un chauffe-eau et une pompe étaient installés pour pomper l’eau chaude à travers le réseau d’alimentation de manière circulante.
Ainsi dans les zones de stockage et les entrepôts, des canalisations de vapeur supplémentaires n’étaient pas nécessaires pour chauffer le bâtiment. L’avantage financier de cet aménagement donnait lieu à de substantielles économies.
Formation du « factory mutual system », une mutuelle inter entreprise
En 1835, Zachariah Allen, propriétaire d’une usine de textile a engagé des travaux visant à minimiser le risque d’incendie. Il a demandé à sa compagnie une réduction de la prime d’assurance, ce que sa compagnie d’assurance refusa. Plutôt que de baisser les bras, il se rapprocha d’autres propriétaires d’usines de textiles et leur proposa de se regrouper et de sécuriser leurs usines face aux risques. Ils s’assurèrent mutuellement et firent de substantielles économies car peu de membres subissaient de dommage. L’argent de la prime non dépensé était reporté l’année suivante.
Au cours des 20 années suivantes, d’autres mutuelles d’assurance furent fondés
Au fil des ans, des normes firent leur apparition et selon la classe d’occupation, des contraintes techniques doivent être respectées.
Dans les années 1980, avec l’avènement de l’informatique, des calculs d’analyse hydraulique furent généralisés. Toutes nouvelles installations de sprinklers fait désormais l’objet de calculs hydrauliques avant l’installation.
Des lignes secondaires relient les points d’arrosage éloignés. La tuyauterie en grille est interdite avec un système de sprinklers secs.
Au cours des 150 dernières années, la protection par sprinkler a été axée sur les secteurs industriels, de stockage et les bâtiments publics. Aujourd’hui, le système de gicleurs résidentiels est installé dans des milliers de maisons chaque année.
Aujourd’hui ce petit appareil joue un rôle important dans la protection des bâtiments contre le feu. La révision des sprinklers est nécessaire afin de garantir son efficacité en cas de besoin.
La vérification du système doit être faite régulièrement par un inspecteur qualifié suivant les règles APSAD. À l’issue de la révision sprinkler, un rapport vous est remis en vous signalant les points à surveiller.
Il y a fort à penser que dans les années à venir, les systèmes de protection anti-incendie vont continuer de se perfectionner. Il faut malgré tout reconnaitre que cette petite invention a permis à des nombreuses entreprise d’échapper à la catastrophe et à de nombreux individus de survivre à un incendit.