L’ère des ordinateurs quantiques à part entière menace de détruire la sécurité sur Internet telle que nous la connaissons. Les chercheurs sont dans une course contre la montre pour préparer de nouvelles techniques cryptographiques avant l’arrivée des ordinateurs quantiques, comme le décrivent aujourd’hui les cryptographes Tanja Lange (Université de technologie d’Eindhoven, Pays-Bas) et Daniel J. Bernstein (Université de l’Illinois à Chicago) dans la revue Nature. Dans leur publication, ils analysent les options disponibles pour l’avenir de la cryptographie post-quantique.
On s’attend à ce que les ordinateurs quantiques soient construits peu après 2025. De tels ordinateurs utilisent les propriétés de la mécanique quantique et peuvent donc résoudre certains problèmes plus rapidement que les ordinateurs actuels. Cela sera utile pour calculer des modèles de prévisions météorologiques ou développer de nouveaux médicaments. Cependant, les avancées de l’informatique quantique pourraient affecter la sécurité des protocoles cryptographiques RSA et ECC. Avec les technologies actuelles, ces systèmes sont sécurisés, mais un ordinateur quantique les casserait en quelques jours ou quelques heures.
Cela met dont en péril les données cryptées : « Un attaquant peut enregistrer nos communications sécurisées aujourd’hui et les décoder avec un ordinateur quantique des années plus tard. Tous les secrets d’aujourd’hui seront perdus », a déclaré Tanja Lange, professeur de cryptologie à l’Université de Technologie d’Eindhoven. Cela concerne les données privées, les dossiers bancaires et médicaux, ainsi que les secrets d’État. Conscient de l’importance des systèmes alternatifs en 2006, Lange est en train de sensibiliser et de développer de nouveaux systèmes. « Assez récemment, nous avons assisté à une adoption de la cryptographie post-quantique dans les agences de sécurité, par exemple, la NSA, et les entreprises exigent maintenant des solutions ».
Tanja Lange dirige le consortium de recherche PQCRYPTO, qui bénéficie d’un financement de 3,9 millions d’euros de la part de la Commission européenne pour développer de nouvelles techniques cryptographiques. « Cela peut sembler beaucoup d’argent, mais c’est 100 fois moins que ce qui est affecté à la construction d’ordinateurs quantiques », dit-elle. Elle souligne qu’il est important de renforcer la recherche en cryptographie. « Apporter des techniques cryptographiques à l’utilisateur final prend souvent 15 à 20 ans, après le développement et la normalisation. »
Dans leur publication dans le magazine Nature, Lange et Bernstein expliquent qu’un certain algorithme quantique, à savoir l’algorithme de Shor, est en mesure de briser toutes les techniques cryptographiques actuellement utilisées pour établir des connexions sécurisées sur Internet.
Source : https://phys.org/news/2017-09-future-quantum-threaten-today-encrypted.html#jCp
Pas très rassurant tout ça, donc tout ce qui pourrait être enregistré aujourd’hui sera potentiellement décrypter demain. On va finir par en revenir au bon vieux pigeon voyageur.
Il y aura de toute façon toujours des moyens de briser les clés. Jules César a exploité l’un des premiers « algorithmes » de cryptage où étaient décalées les lettres de l’alphabet de plusieurs lettres. Ainsi le « A » devenait le « C » par exemple, le « B » devenait le « D » et ainsi de suite. 2000 ans plus tard avec l’informatique les clés WEP, WPA, WPA2 ont vues le jour donc rien d’étonnant de que demain tout cela soit dépassé à son tour. La seule différence est que l’évolution de la technologie va de plus en plus vite.