Les protéines alternatives sont souvent plus chères et moins attrayantes en termes de goût et de texture que la viande. Cependant, il existe trois facteurs clés qui ont le potentiel de les rendre moins chères et plus savoureuses pour les consommateurs.
Tout d’abord, la technologie joue un rôle essentiel dans le développement des protéines alternatives. Des startups innovantes utilisent des technologies telles que l’intelligence artificielle (IA), l’édition de gènes et l’impression 3D pour créer des produits de substitution à la viande.
Par exemple, la startup Climax Foods utilise l’IA pour concevoir du fromage sans produits laitiers qui imite la texture et le goût de plusieurs variétés de fromage. De même, la startup chilienne NotCo utilise l’IA pour analyser les caractéristiques des produits laitiers et de la viande, puis les reproduire à partir d’ingrédients végétaux. L’édition génétique est une autre technologie prometteuse qui permet d’augmenter les rendements en protéines à partir d’ingrédients bruts en modifiant l’ADN des organismes. Bien que réglementée, cette technologie est en cours de révision dans l’UE, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour les startups européennes.
Ensuite, la culture cellulaire est un autre domaine prometteur pour les protéines alternatives. La viande cultivée sur cellules est coûteuse à produire, mais des startups travaillent activement pour réduire les coûts liés à cette méthode. Par exemple, la société tchèque Mewery utilise une technique basée sur les microalgues pour réduire jusqu’à 70% les coûts de culture de la viande cultivée sur cellules. Bien que cette méthode nécessite encore une autorisation réglementaire en tant que produit biologique, Singapour et les États-Unis ont déjà accordé leur approbation, ouvrant la voie à une adoption plus large de cette technologie.
Enfin, la fermentation est une tendance croissante dans le domaine des protéines alternatives. La production alimentaire est responsable d’une part importante des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de la consommation des ressources naturelles. La fermentation offre une solution plus durable en produisant des protéines alternatives à partir de matières premières liquides. Par exemple, la société Farmless utilise un organisme unicellulaire naturel qui fermente rapidement et produit des protéines et des aliments riches en nutriments. Cette méthode nécessite beaucoup moins de ressources que l’élevage conventionnel et peut être personnalisée pour répondre à différentes exigences nutritionnelles.
Les protéines alternatives sont donc en pleine croissance et les avancées technologiques, telles que l’IA, l’édition génétique et la fermentation, ont le potentiel de les rendre plus abordables et savoureuses pour les consommateurs. Ces innovations sont encouragées par des préoccupations croissantes en matière de sécurité alimentaire, de croissance démographique et de durabilité environnementale. Bien que des défis réglementaires subsistent, notamment en ce qui concerne la viande cultivée sur cellules, il est clair que les protéines alternatives sont là pour rester et pour jouer un rôle essentiel dans l’avenir de l’alimentation.