Eric Schmidt de Google affirme que le l’espionnage gouvernemental est « la nature de notre société »
Le président exécutif du géant de la technologie appelle à une plus grande transparence mais refuse de «porter un jugement» sur les opérations d’espionnage réalisées tout azimuts par les USA qui sont dans l’air du temps.
Eric Schmidt a dit: « La surveillance existe depuis des années, et il y en aura encore pendant des années ». Photo: Rebecca Naden / Reuters
Eric Schmidt , le président exécutif de Google, a réitéré l’appel de l’industrie technologique pour une plus grande transparence de la part du gouvernement américain sur la surveillance, ce vendredi, mais a refusé de porter un jugement sur les opérations d’espionnage américaines.
S’exprimant à New York, lors d’un événement organisé par la New America Foundation, Schmidt a déclaré qu’il était temps qu’il y ait un débat public sur la nature des activités de surveillance menées par la National Security Agency ( NSA ). Mais il a aussi réaffirmé que l’espionnage était une réalité de la vie moderne.
« L’espionnage existe depuis des années, il y aura encore surveillance pendant des années, et ainsi de suite, je ne vais pas porter un jugement sur cela, c’est dans la nature de notre société », a-t-il dit.
Avec d’autres grandes sociétés de technologie, Google a subit la pression du gouvernement américain, via la cour de Foreign Intelligence Surveillance pour que soit fournis des outils de surveillance. Il a souligné que Google a déposé un recours juridiques pour forcer le tribunal de la FISA à divulguer plus d’informations.
Schmidt a déclaré que selon lui, les documents de la NSA divulgués par Edward Snowden étaient relativement précis. Parmi les révélations faites dans ces documents, il était indiqué que la NSA exploitait un programme appelé Prism et que les documents internes de l’agence avaient été obtenus via de grandes entreprises du domaine des hautes technologies dont fait partie Google.
Il a dit qu’il était légitime qu’il y ait un débat sur la façon dont la NSA a effectué sa surveillance. « Nous devons nous regarder en face et déterminer si c’est ce que nous voulons »
Schmidt, qui est chez Google depuis 2001, s’est adressé à Anne-Marie Slaughter, le président de la New America Foundation et a déclaré qu’il pensait que la plupart des Américains sont en faveur de la NSA dont le travail vise à protéger les citoyens américains, mais qu’ils était également en faveur de protections contre les abus du gouvernement fait sur leurs données. Il a également exprimé la crainte que la publicité autour des révélations de Snowden conduisent à un internet moins global plus opaque et que les nations tentent de mettre en place des systèmes assurant une plus grande protection de leurs citoyens.
« Le vrai danger de la publicité faite autour de tout cela est que d’autres pays commencent à mettre en place un cryptage des données très poussé, nous utilisons le terme « balkanisation » pour décrire cette situation. Ce serait une très mauvaise chose, il l’on devait briser la façon dont l’Internet fonctionne aujourd’hui, et je pense que c’est inquiètant ».
Schmidt a également parlé de l’innovation et de l’impact très positifs des nouvelles technologies sur la société américaine. Il a rejeté sur ce point les critiques des observateurs comme Evgeny Morozov, l’auteur biélorusse du livre « Net Delusion » qui concidère Internet comme un outil démocratique mais qui peut être utilisé comme un outil de répression.
« C’est un homme très critique à l’égard du Net et il est est le seul tenir cet argumentaire », a déclaré Schmidt, mais il a ajouté un plus tard le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, à cette liste d’individus critiques.