Ces maladies psychiatriques semblent très différentes : schizophrénie, trouble bipolaire, autisme, dépression majeure et trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention. Pourtant, elles auraient pour origine des anomalies génétiques communes selon les chercheurs.
Une étude publiée mercredi 27 février 2013 dans la revue « The Lancet » fait état de l’examen des données génétiques de plus de 60.000 personnes dans le monde. C’est une des plus grandes études génétiques réalisées dans le domaine des troubles psychiatriques. Les résultats qui en découlent renforcent l’idée qu’une maladie mentale pourrait être diagnostiquée sur la base « d’aberrations génétiques » plutôt que sur celle des symptômes de la maladie.
Deux des anomalies découvertes dans cette nouvelle étude étaient en lien avec les gènes du cerveau et le système neuronal de « signalisation » de celui-ci. Cette découverte donne quelques indices sur les thérapies pouvant être appliquée car visant à traiter des mêmes causes neuronales.
« Nous n’avons probablement identifié que la pointe de l’iceberg » a déclaré le Dr Jordan Smoller, auteur principal de l’étude et professeur de psychiatrie à la Harvard Medical School et au Massachusetts General Hospital. « Comme ces études tendent à se développer, nous nous attendons à trouver d’autres type d’anomalies génétiques en lien avec des maladies. »
Cette étude ne signifie pas que l’étude génétique des troubles psychiatriques est simple. Les chercheurs disent en effet qu’il semble y avoir des centaines de gènes impliqués et que les variations génétiques découvertes ne donnent lieu qu’à un faible risque de maladie psychiatrique.
L’avancée de cette étude est aussi d’avoir mis en évidence des liens entre ces anomalies génétiques et certain gènes. Quatre « régions » d’ADN confèrent un faible risque de troubles psychiatriques. Pour deux d’entre elles, les chercheurs ne peuvent encore dire si les gènes sont impliqués dans ces maladies.
Les deux autres, cependant, concernent des gènes qui font partie des canaux calciques, qui sont utilisés par les neurones pour transmettre des signaux au cerveau. Les résultats suggèrent que les anomalies génétiques affectent peut être le fonctionnement des canaux calciques, et donc être à l’origine de troubles. Il existe sur le marché des médicaments pour soigner les troubles liés aux canaux calciques et traiter l’hypertension artérielle. Des chercheurs avaient proposé, avant même cette étude, de les utiliser pour soigner les troubles bipolaires. |
Un médecin vient d’achever une étude médicale pour traiter le blocage des canaux calciques sur 10 personnes atteintes de trouble bipolaire. Cette expérimentation est sur le point d’être étendue à plus grande échelle. Il veut aussi étudier ce type de médicament chez les personnes souffrant de schizophrénie, espérant faire ainsi avancer les soins sur ces maladies. Il met en garde, cependant, sur la nécessité de ne pas se précipiter sur ces médicaments de leur propre chef car l’étude clinique n’en est qu’a son commencement.
Sources : New York Times
Le cerveau humain, et si complexe, les chercheurs font du travail de fourmis, et cela n’est qu’au commencement, les résultats sont là , les canaux permettent le transport de l’ion calcium si je ne me trompe pas.
Wow ça fait peur car, du coup, n’importe qui peut avoir ces anomalies génétiques! Peut être qu’à force on pourra trouver un « remède » à ces maladies … En tous cas votre article est très intéressant, merci pour l’info!
Jessica
Même si j’en retiens que la moitié, ça sera déjà de quoi faire un grand pas en avant pour un débutant comme moi !
Article très instructif, merci =) Le chemin est encore long : il faut cibler la cause précise des maladies, trouver un moyen de remédier au problème ainsi identifié mais surtout créer une thérapie qui puisse être mise sur le marché. Mais gardons espoir, la recherche avance vite =)